Introduction
Le monde du chien et le nôtre sont deux mondes différents, avec une culture différente, des codes différents, un langage différent.
Il s'agit de faire cohabiter des individus appartenant à ces deux mondes, ce qui ne peut se faire que sur la base d'une bonne communication. Je ne vais pas m'attarder sur les critiques des méthodes basées sur la communication du type "échange commercial" comme les croquettes ou sur l'autoritarisme ("tu exécutes ou je t'écrase", "je t'envoie une décharge électrique", etc.)
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Une bonne communication est basée sur l'écoute mutuelle entre un émetteur et un récepteur parlant le même langage. Quand ce n'est pas le cas, une même situation risque de ne pas être interprétée de la même manière par les deux.
Les initiatives prises à la suite d'un échange ne dépendent qu'en partie de ce qui est compris. Il faut aussi tenir compte de la culture, de la personnalité, du contexte.
Ne pas satisfaire une demande peut être dû au fait que l'on n'a pas vraiment compris. Cependant il arrive qu'on ait compris sans pour autant pouvoir satisfaire la demande pour x raison, ne le veuille pas pour x raison ou que l'on veuille le contraire.
De la part d'un humain, cela semble logique et on accepte de discuter, de comprendre, de négocier ... mais on ne réagit pas de la même façon quand il s'agit d'un chien : "Un chien doit obéir, un point c'est tout". Trouvez-lui des excuses et on vous cataloguera comme une personne qui n'est pas faite pour gérer cette race-là, une mémère à chien-chien, etc.
Rassurez-vous, je ne vais pas tomber dans l'anthropomorphisme.
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Voici un exemple vécu des dizaines de fois : LE RAPPEL, quand le maître demande à Médor de venir le voir.
Si Médor ne vient pas, c'est peut-être qu'il n'a pas compris. C'est une demande facile à comprendre si on parle la même langue. Mais les chiens n'utilisent pas de mots pour dire "avance" ou "viens me voir". Ils le font avec des positions, des mouvements de pupille et autres micro-informations.
Pour vérifier si le chien exécute une demande, nous le fixons du regard. En langage canin, cela signifie "stop". Nous faisons donc une faute en langage canin. Le chien entend le mot, mais retient le geste et pense qu'on lui dit de ne pas venir (c'est ce qu'il a appris avec ses congénères) et en fait il obéit. Le maître croit qu'il désobéit et recommence (avec en plus les mimiques d'énervement si ça dure longtemps).
Pour que le chien revienne plus facilement, certains mettent alors en place la récompense comme la nourriture ou la balle. Pour nous, cela n'est plus du rappel. Et comment fera-t-on le jour où on aura oublié les dés de fromage ?
Combien de personnes disent "Il a un bon rappel, sauf quand il y a ceci ou cela". Pour nous cela signifie que le chien n'a pas de rappel du tout.
Il faut se demander POURQUOI ? Parfois on vous dira que "c'est la race" ou que vous n'avez pas assez d'autorité. Ces réponses ne donnent pas la bonne explication, donc aucune piste pour trouver la bonne solution. La solution proposée sera d'utiliser un ton plus autoritaire, un collier électrique...
Pour nous, l'explication se trouve grâce à l'observation du binôme maître/chien, grâce au regard extérieur des amis. Le plus souvent elle saute aux yeux, il s'agit d'un défaut de positionnement, de regard (du maître) vite corrigé et récompensé par la réussite. Le chien n'est pas accusé à tort, ce qui évite le conflit entre le maître et le chien.
Parfois, il faut le dire, c'est plus compliqué et il faut chercher la réponse dans le contexte particulier du chien ; vous le comprendrez en lisant nos témoignages. Vous verrez que c'est en s'attaquant à la cause du problème que l'on trouve la solution.
En apprenant à comprendre le langage canin, nous pouvons communiquer avec les chiens en étant sur la "même longueur d'ondes".
En utilisant simultanément la bonne gestuelle et le bon mot nous pouvons leur apprendre un certain vocabulaire humain ; presque tout le monde le fait spontanément par moments, mais en observant mieux, on peut devenir plus précis et plus efficace.